Le billet des hybrides est une nouvelle rubrique de la revue de l’ABF : Bibliothèque(s), publiée en simultané sur ce blog et le bibliolab.
Son principe : un thème ou un outil du web est décortiqué par un ou plusieurs membres du groupe Bibliothèques Hybrides. Le billet publié dans la revue est enrichi sur le blog par les liens et par des tutoriels, récupérés ou créés pour l’occasion.
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Sommaire de la page :
Billet n° 1 : DELICIOUS par Cécile Arènes (SCD Paris 4) in Bibliothèque(s) n° 44 (mai 2009)
Billet n° 2 : TWITTER par Sophie Cornière (BM Rouen) in Bibliothèque(s) n° 45 (juillet 2009)
Billet n° 3 : 2009, année des services de renseignements en ligne ? par Nicolas Alarcon (SCD Angers) et Elizabeth Ravoux (BMVR de Marseille) in Bibliothèque(s) n° 46 (Octobre 2009) (à venir…)
Les prochains billets :
Billet n° 4 : A quoi peut servir un réseau social en bibliothèque ? par Nadine Pestourie (BFM limoges) et Franck Queyraud (BM Saint-Raphaël) in Bibliothèque(s) n° 47/48 (décembre 2009)
Billet n° 5 : Netvibes par Nicolas Blondeau (BM Dôle) in Bibliothèque(s) n° 49 (mars 2010)
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Billet n° 1 :
DELICIOUS par Cécile Arènes in Bibliothèque(s) n° 44 (mai 2009)
Ravis de vous retrouver ici, chers lecteurs de Bibliothèque(s) ! Voici tous les liens cités dans l’article, et pleins d’autres encore… Sans oublier le tutoriel promis.
Pour commencer, l’article de Wikipedia sur Delicious… et le lien vers le site lui-même.
Prendre en main Delicious en moins de 15 étapes, c’est possible :
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Les liens cités dans l’article :
* Un peu d’histoire, le rachat de Delicious expliqué par Emmanuelle Bermès ;
* Un entretien de Bibliobsession avec Dominique Philippi, l’initiateur du Delicious de Paris 4. Du même blogueur, un billet sur un autre exemple français, la base de signets de l’association Rime ;
* En Australie, le nuage de tags Delicious de la Brimbank library est intégré au site de la bibliothèque. Cela requiert un peu de connaître un peu de php mais il existe des scripts sur le web, déjà prêts à être utilisés ;
* Delicious contre Diigo, l’avis de Michel Rolland-Guill.
Pour aller plus loin :
* Pour les conquis de l’outil, 10 conseils pour optimiser son utilisation de Delicious,
* Pour les forcenés, la rubrique d’un compte Delicious traitant … de Delicious !
Des questions, des remarques, des critiques, les commentaires vous sont ouverts !
—– Le billet paru dans bibliothèque(s) n° 44 —-
Delicious, un outil de sauvegarde de signets
Créé en 2003 par un étudiant qui souhaitait pouvoir accéder à ses favoris depuis n’importe quel ordinateur, Delicious est devenu aujourd’hui un outil incontournable pour la sauvegarde de signets. Pour la petite histoire, Delicious, racheté par Yahoo en 2005, s’appelait auparavant « del.icio.us ». Un clin d’oeil aux férus d’informatiques, la dernière partie du mot constituant l’extension américaine du nom de domaine. Avec le rachat, le site a été rebaptisé « delicious.com », ce qui dénote une politique plus commerciale. Cependant, en dépit de ce changement de nom, le site reste optimal.
Gérer ses favoris sur son PC relève souvent de la gageure, on se trouve vite englouti par leur nombre et on reste dépendant d’un seul ordinateur. Qui n’a pas conçu, en service public, de l’agacement de ne pas pouvoir utiliser un de ses favoris, archivés sur le poste de son bureau ? Avec Delicious, il suffit de créer un compte suffit pour pouvoir profiter de ses signets en tout lieu.
Il reste ensuite à se connecter à son compte pour retrouver ses pages et sauvegarder des favoris. On peut attribuer des mots-clés, ou tags, à ses favoris de façon à les classer et on peut regrouper ces tags en grandes catégories, les bundles, pour les hiérarchiser. Les tags apparaissent à l’écran sous forme de nuage ou de liste alphabétique.
Delicious permet aussi de partager ses signets avec une communauté d’utilisateurs. En s’abonnant aux comptes d’autres usagers de ce service, on peut suivre leurs sauvegardes et récupérer sur son compte une multitude de signets intéressants. De même, on peut s’abonner à des tags, et même aux tags d’une seule personne si l’on veut cibler sa veille. Delicious permet donc d’affiner au maximum ses requêtes et il est en cela beaucoup plus qu’un simple outil de sauvegarde de signets : il constitue une aide précieuse pour qui fait de la veille sur un domaine précis. On peut de surcroît suivre l’actualité des autres comptes ou de certains tags en s’abonnant sur des flux RSS. Delicious est également très intéressant pour le travail en équipe : on peut effectivement proposer des signets à d’autres utilisateurs qui les valideront s’ils sont intéressés.
Delicious est donc à la fois un site de sauvegarde de signets, un puissant outil de veille et une passerelle vers une vaste communauté d’utilisateurs. Nombre d’établissements ne s’y sont pas trompés, ainsi la bibliothèque de Paris 4 y a sauvegardé près de trois mille signets, classés au moyen de quelques sept-cents tags et de dix catégories. Son principe initial a été de « ne retenir que des ressources proposant un réel contenu documentaire », expliquait Dominique Philippi, au moment du lancement de ce projet dont il est le responsable. Certaines bibliothèques ont même intégré le nuage de tags Delicious ou la liste de leurs marque-pages dans leur propre portail (C’est le cas des Brimbank libraries, en Australie). Elles permettent donc aux usagers qui possèdent un compte Delicious de récupérer des signets et/ou de s’abonner au compte de la bibliothèque, cela en conservant la charte graphique de leur établissement.
Delicious peut par ailleurs être intégré au navigateur Firefox grâce à l’extension Delicious bookmarks. Ainsi, plus besoin de se rendre sur le site, on peut gérer ses marque-pages Delicious depuis son navigateur et les afficher dans la colonne de gauche de son écran. Le confort lors de la navigation s’en trouve largement amélioré. Lorsqu’on consulte son compte depuis un autre poste, on retrouvera tous les signets sauvés, la synchronisation entre le module complémentaire de Firefox et le compte Delicious étant automatique.
Le grand concurrent de Delicious est Diigo, sans doute plus performant en terme de services, mais moins utilisé par les établissements, car plus complexe. L’un de ses nombreux avantages est de pouvoir « envoyer facilement les extraits faits vers un blogue », comme le précise Michel Roland-Guill, de l’URFIST de Nice. Qu’ils se trouvent sur Delicious ou sur Diigo, les signets peuvent de toute façon être exportés de l’un à l’autre et il est recommandé d’effectuer des sauvegardes très régulières.
Les outils de sauvegarde de signets sont des adjuvants précieux des professionnels, à la fois pour la gestion personnelle de leurs favoris, pour la mise en commun de ressources pertinentes au sein d’une équipe, mais également pour valoriser des ressources choisies, à destination des lecteurs. Leur maniement est simple et la formation à ces outils est rapide.
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Billet n° 2 :
TWITTER par Sophie Cornière in Bibliothèque(s) n° 45 (juillet 2009)
Twitter a beaucoup fait parler de lui ces dernières semaines, mais de quoi s’agit-il exactement et en quoi cet outil peut-il trouver sa place en bibliothèque mais aussi dans nos usages?
Twitter vient de l’anglais et se traduit par “gazouillis”, c’est une plateforme de micro-blogging (blogging : publier) des messages courts (micro) en 140 caractères depuis son ordinateur ou son téléphone ou n’importe quel terminal connecté à Internet. A juste titre Twitter est considéré comme le SMS du web.
Le site fut créé par Jack Dorsey et Biz Stone, il s’agissait à l’origine d’un projet de recherche. Le service fut développé en deux semaines et vît le jour en 2006, mais c’est en 2007 que Twitter s’est réellement développé.
Le principe de départ est de répondre à la question « What are you doing ? » (Que faites-vous ?) Le choix de cette question s’est imposé pour expliquer qu’il ne s’agissait pas véritablement d’un service de conversation, mais plutôt d’un service de partage : on peut partager ses états d’âme mais aussi, et surtout, ses ressources.
En 2 ans Twitter est devenu un réseau social à part entière : le troisième en importance après Facebook et MySpace. Ce qui représente 6 millions d’utilisateurs et 3 millions de messages par jour.
S’il s’agit au départ d’un usage de technophiles, l’usage de Twitter a permis de créer une masse d’informations et d’utilisateurs suffisante pour que Twitter devienne ce réseau de communication à part entière ainsi qu’une immense base, dont les données sont accessibles, en temps réel et réutilisables pour d’autres applications.
Ce réseau de communication, même s’il n’est que logiciel, a sa propre infrastructure, il utilise celle des opérateurs, mais reste indépendant, pour l’instant : Car il fait frémir les plus grands, en effet, il contient de l’information en temps réel, information que le moteur de recherche de Google n’exploite pas…
La personne qui a contribué à rendre Twitter célèbre est Barack Obama, Twitter a été l’une de ses armes de campagnes pour communiquer sur des opérations, des meetings et bien sûr pour collecter des fonds.
Afin d’y voir plus clair, penchons-nous sur le petit oiseau bleu (emblème du site) qui n’a visiblement pas fini de gazouiller.
Comment ça marche ?
L’utilisation de Twitter est très simple, il faut commencer par s’inscrire. Une fois son compte validé, il n’y a plus qu’à envoyer des micro-messages et à créer son réseau social, c’est là, l’étape la plus difficile : trouver les personnes qui « tweetent » dans les domaines qui vous intéressent : quelques noms à suivre pour débuter : @silvae, @jeanlucr, @epnwallonie, @bibliofrance, @novovision, …) et pour compléter vous pourrez vous référer au top of the top des bibliotwitters à la fin de cet article.
Quatre fonctions essentielles sur la page de votre compte :
- La page des followers(personnes qui vous suivent : vos contacts)
- La page des following (personnes que l’on suit : personnes ressources)
- La page des @Reply (liste des réponses que vous recevez)
D’un point de vue plus pratique, tout se passe autour du célèbre caractère: “@“.
Imaginons trois personnes: Bob Lisa et Paul. Puis posons le cadre suivant:
- Bob follow Lisa
- Lisa follow Bob
- Paul follow Lisa mais Lisa ne follow pas Paul.
- Bob ne follow pas Paul
Ce qui peut donc arriver:
- Si Lisa s’adresse à Paul avec un @Paul: Paul voit le message apparaitre sur son wall mais Bob ne l’aura pas.
- Paul s’adresse à Lisa avec @Lisa: Lisa ne voit pas le message sur son wall mais dans le @Reply
Twitter est avant tout une façon de communiquer avec ses codes, son langage et sa syntaxe (même si les abréviations SMS ne sont que très peu utilisées):
- L’arobase: @suivi du nom d’un utilisateur permet d’envoyer un message à celui-ci. Votre message sera alors publié sur votre compte, mais la mention @pseudo signifie qu’il est adressé en particulier à cette personne, même si il est visible de tous.
- Les DM, Direct Message : messages privés visibles uniquement par le destinataire.
- Le moteur de recherche : Twitter propose son propre moteur de recherche « Search Twitter » (non-indexé par Google)
- Les alertes mails : avec des services d’abonnement comme twilert vous pouvez recevoir une alerte mail quand un mot-clé est “tweetté”, cela vous permet de suivre un sujet qui vous intéresse.
- Les hashtags (#): sorte de mots clés mis en avant dans un tweet en plaçant un dièse avant ce mot, il permet lors d’une recherche de filtrer les sujets plus facilement et de retrouver sur une même page tous les tweets en rapport avec ce hashtag. Hashtags.org ou twemes.com permettent de les exploiter. Mais vous pouvez aussi suivre le twitter du site : @hashtags
Twitter est (pourrait être) un outil pour échanger, veiller, partager :
On peut définir Twitter comme une sorte de flux RSS personnel. La notion la plus importante de Twitter est le suivi (follow) : vous suivez les actualités de vos proches, de collectivités, d’institutions ou de personnes spécialistes d’un domaine, et ils suivent réciproquement la vôtre.
Twitter est également un incroyable outil de veille qui permet, par différents moyens, de trouver de l’information ou d’en recevoir, le partage est une fonction essentielle de cet outil, car il fait sens à la notion de veille documentaire chère à notre profession, tel que la définit Narvic* : « Je veille, tu veilles, il veille, nous partageons«
(Vous trouverez une liste de twitters institutionnels sur ce site: www.vagabondages.org)
A quoi sert (ou pourrait) servir Twitter ?
- Rester en contact avec des collègues, plus facilement qu’avec l’utilisation d’une messagerie.
- Lire les informations récentes: Des sources d’informations comme CNN, ou la BBC ont des comptes Twitter.
- Avoir des informations sur les conférences auxquelles vous n’avez pu assister: Certains twitters font des comptes-rendus en temps réel de conférences auxquels ils participent comme le congrès de l’ABF (http://twitter.com/bibliolab)
- Proposer un service de référence en ligne: Pourquoi ne pas utiliser Twitter pour récolter des suggestions ou des retours sur votre site web, votre politique documentaire, etc.…
- S’en servir comme d’un carnet de notes. Pour ne plus laisser vos idées innovantes s’envoler juste parce que vous ne savez pas où les consigner.
- Annoncerles événements de la bibliothèque (comme le fait la médiathèque départementale du Haut-Rhin en annonçant le passage de ses bibliobus sur Twitter)
- Avertir les usagers de l’arrivée des nouveautés à la bibliothèque
- Prévenir de la disponibilité d’ouvrages réservés.
Ce que Twitter n’est pas:
Un service de messagerie: Si vous envoyez des informations par mail à vos amis, vous aurez à les sélectionner manuellement. Ici, un seul « tweet » partira instantanément auprès de tout le monde pour une consultation immédiate et simultanée.
Ce n’est pas Facebook. Les réseaux sociaux sont typiquement « symétriques » : quand vous êtes « ami » avec quelqu’un, il doit également être « ami » avec vous.
Twitter est « asymétrique » si vous suivez quelqu’un il n’est pas nécessaire que cette personne vous suive également.
Ce n’est pas un forum. Un forum est complexe et très segmenté. Si vous voulez évoquer un sujet, vous devez le faire à un endroit précis, sous peine de perturber le flux de lecture. Twitter n’a pas vraiment de catégorie en soi, et n’est pas conçu pour les conversations profondes et très argumentées. Il n’y a pas de modérateur sur twitter.
Quelques bémols:
60% des nouveaux membres cessent d’utiliser le service dans le mois qui suit leur inscription, 80% des comptes sont suivis par moins de 10 followers (près d’un tiers n’ont d’ailleurs pas un seul follower), et les utilisateurs les plus actifs du service (10% de ses membres) sont responsables à eux seuls de 90% des tweets postés !
Twitter se situe dans l’immédiateté, l’information y est immédiate et non pérenne, il est inutile après plusieurs jours d’absence de tenter de remonter le fil des pages de son compte, l’information y est devenue obsolète et cette activité devient dans ce cas chronophage et sans intérêt.
L’absence de revenus pose question quant à la longévité du site, à terme les fondateurs devront trouver une solution pour que le site devienne rentable et perdure.
Cependant même si Twitter venait à disparaître il serait immédiatement remplacé, car au-delà du site c’est l’usage qui en fait qui est devenu essentiel : la fonction de veille et de partage revient à Twitter, la fonction de publication (l’analyse, l’opinion, etc.) à la blogosphère ou autres sites institutionnels.
*Guillaume Narvic, journaliste de presse devenu blogueur, à l’origine du site « Novövision »
Vous trouverez dans le tableau ci-dessous une liste de bibliothécaires, documentalistes, français, quebecois, catalans, belges présents sur Twitter :
Vous trouverez dans le tableau ci-dessous une liste de bibliothécaires, documentalistes, français, quebecois, catalans, belges présents sur Twitter :
Billet n° 3 :
2009, année des services de renseignements en ligne ? par Nicolas Alarcon (SCD Angers) et Elizabeth Ravoux (BMVR de Marseille) in Bibliothèque(s) n° 46 (Octobre 2009)Billet n° ? : Et pourtant, ils écrivent! les adolescents et les fanfictions. Publié dans Bibliothèque(s) n°59-60, décembre 2011
Et pourtant, ils écrivent : les adolescents et les fanfictions par Perrine Helly
Qu’est-ce qu’une fanfiction? un récit écrit par un fan pour faire perdurer l’univers d’un roman, d’un film, d’une série ou même d’un jeu vidéo dont il est amateur.
Dans les années soixante, les “fans” d’un univers écrivaient des histoires dans des magazines papier, les “fanzines”, qui étaient ensuite revendus lors des salons où ils se retrouvaient : d’où le mot “fanfiction”. Mais pour ce qui est du phénomène lui-même, on peut remonter beaucoup plus loin : par exemple à l’époque où l’on inventait le boeuf et l’âne pour étoffer un peu la naissance d’un petit Jésus pas assez développée, sans doute, par les évangélistes officiels!
Aujourd’hui, n’importe qui peut publier directement sur le web des récits de son cru ; et quand il s’agit d’histoires où le cadre, le décor et les personnages sont déjà plantés et familiers, il devient facile de sauter le pas. Écrire une suite à Twilight ; imaginer ce qu’il serait advenu d’Harry Potter s’il avait été réparti
à Serpentard ; s’attarder sur les pensées des personnages lors d’un moment particulièrement savoureux de Buffy contre les vampires… Nombreux sont ceux qui prolongent ainsi le plaisir d’une histoire en s’installant tout simplement en face de leur clavier.
Si la série Star Trek a pu être autrefois l’objet de nombreux récits de fans, aujourd’hui le grand gagnant des fanfictions est la saga Harry Potter, pour laquelle plus de 500 000 histoires ont été publiées sur le portail de fanfictions le plus fréquenté, le site Fanfiction.net.
Outre les sites dédiés, de nombreux blogs ou forums de fans publient des fanfictions. Là où il y a une communauté de fans, il y a des fanfictions, ainsi que des productions sur d’autres supports : dessins, montages d’images (fanarts) ou de vidéos en hommage à une histoire et à des personnages.
Qui? Les filles majoritaires
La fanfiction est semble-t-il une pratique très féminine : les sociologues1 qui se sont penchés sur la question indiquent que parmi les auteurs une écrasante majorité sont des filles, de 15 à 25 ans environ.
Les profils de lecteurs de fanfictions sont variés : du “gros lecteur” jusqu’au “non-lecteur”, en passant par les habitués des mangas, etc.
De la lecture active à l’écriture collaborative
Toutes ces personnes se retrouvent dans des “communautés” en ligne. Elles partagent et échangent autour de tel ou tel univers qu’elles apprécient. On observe alors le même phénomène que pour les billets de blog, les articles de journaux en ligne, les photos ou les vidéos publiées sur les réseaux sociaux dédiés : la co-création d’un contenu qui n’est pas forcément figé et peut être régulièrement alimenté sous forme de “flux”.
Comme sur Flickr pour la photo, YouTube pour la vidéo, des “réseaux sociaux” autour de la fanfiction sont créés et animés sur des plateformes dédiées comme LiveJournal, Fanfiction.net, etc.
On peut trouver plusieurs niveaux de participation des lecteurs :
– le lecteur “passif”qui se contentera de lire une histoire sans se manifester
– le lecteur qui laisse des reviews (commentaires) pour donner son avis sur tel ou tel chapitre
– celui qui fait des suggestions pour la suite de l’histoire : il arrive en effet qu’un auteur en panne d’inspiration demande de l’aide à son lectorat!
– le bêta-reader (relecteur) d’un auteur : il va proposer des modifications au texte avant sa mise en ligne
– celui qui co-écrit une histoire ou qui participe à un défi à plusieurs autour d’un thème : écrire un drabble2 sur tel personnage avec des mots imposés, par exemple.
Le langage codé des fanfictions
Le langage utilisé par les habitués pour classer les fanfictions peut dérouter au premier abord, car l’anglais y règne en maître.
On y retrouve pourtant des notions qui, une fois traduites, ne seraient pas si exotiques dans une classe de littérature : le canon fait référence au respect de l’histoire originale, le one-shot désigne une histoire courte, tandis que les chapitres des histoires longues pourront se terminer par des cliffhangers (moments de suspense utiles pour fidéliser le lecteur… et bien connus des habitués des séries TV!). Le POV s’intéresse à la focalisation (point de vue) du récit ; d’autres termes indiqueront le genre (romance, suspense, aventure, poésie)…
Enfin, le rating est utile pour avertir le lecteur du niveau de lecture et repérer ainsi les histoires pouvant contenir des scènes violentes et/ou érotiques…
La fanfiction est-elle légale?
En théorie, la publication de fanfictions est illégale tant que l’oeuvre utilisée n’est pas tombée dans le domaine public. En France, le droit moral de l’auteur lui permet de s’opposer à la publication d’un texte réutilisant ses créations, surtout si c’est pour les déformer ou les détourner! Dans la réalité, la plupart des auteurs laissent faire, soient qu’ils apprécient la publicité qui leur est ainsi faite, soit qu’ils se sentent désarmés face à l’abondance de textes fleurissant sur le web.
Par honnêteté envers le créateur d’origine, il est courant pour un auteur de fanfiction d’insérer au début de son texte un disclaimer, sorte d’annonce rappelant que les personnages ne lui appartiennent pas et qu’il ne gagne pas d’argent sur ce qu’il a écrit.
Des ateliers de fanfictions en bibliothèque?
Une des missions des bibliothécaires en collectivité étant la lutte contre l’illettrisme, la fanfiction
peut être un excellent moyen de familiariser avec l’écrit des adolescents qui papillonnent entre plusieurs supports… On peut leur faire écrire une fanfiction à partir d’une série TV, d’un jeu vidéo par exemple! l’important est de partir d’un univers qui leur plaise!
Il va être bien sûr encore plus intéressant de travailler en collaboration avec un professeur de français qui pourra tirer de l’analyse des fanfictions des concepts de genre, de tonalité, de thématiques, de personnages-types… déjà présents dans le programme scolaire.
La possibilité de mettre en ligne ensuite les textes est un excellent moyen de valoriser le jeune auteur, dont le travail pourra être lu, apprécié et qui sera plus facilement tenté de poursuivre l’expérience.
Enfin et surtout, le bibliothécaire soucieux de faire évoluer son rôle vers la médiation de contenus et l’animation de communautés pourra utiliser ce vivier de textes vivants et sans prétention pour enrichir son offre, encourager ses usagers à la co-création et au partage des contenus…
On peut même imaginer que nos catalogues “enrichis” se dotent pour quelques titres d’un lien supplémentaire : les meilleures fanfictions suggérées par les lecteurs et les bibliothécaires!
1 Sébastien François, « Fanf(r)ictions. Tensions identitaires et relationnelles chez les auteurs de récits de fans »,
Réseaux n° 153, no. 1 (2009): 157-189.
2 Un texte qui doit faire 100 mots exactement.
Liens utiles
L’article de Wikipédia sur la fanfiction http://fr.wikipedia.org/wiki/Fanfiction
Études sur la fanfiction http://etude.fanfiction.free.fr/index.php
Le plus gros site de fanfictions http://www.fanfiction.net
Communauté de fanfictions francophones http://french-fanfics.livejournal.com/
Forum pour faire découvrir la fanfiction dans les milieux éducatifs http://
decouvertefanfiction.forum-pro.fr/
Merci pour tous ces liens qui font une belle synthèse. Je voudrais ajouter une nouvelle façon d’utiliser la veille de Delicious inventée par l’équipe de Revues.org avec le Cléoradar : http://cleoradar.hypotheses.org/
Beau travail, Cécile ! 🙂
Je vais de ce pas visiter le « Cléoradar » 🙂
j’en ai rêvé, Cécile l’a fait… un premier pas pour accéder à la planète geek, le bibliolab fera le reste !
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merci pour cette belle liste de liens instructifs
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Le billet publié dans la revue est enrichi nike tn requin sur le blog par les liens et par des tutoriels
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d’une série ou même d’un jeu vidéo dont il est amateur nike air jordan apprécié et qui sera plus facilement tenté de poursuivre l’expérience
Une des missions des bibliothécaires en collectivité étant la lutte contre chaussures supra l’illettrisme On peut leur faire écrire une fanfiction
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