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Les adolescents vont bien… NTIC c’est quoi pour eux ? et pour les adultes ?

Tel est résumé rapidement les trois interventions de la première session : De l’Adolescent au jeune adulte : pratiques culturelles et liens avec l’institution.

Marie Choquet, épidémiologue à l’Inserm faisait un panorama sur les troubles et les pratiques à risque des adolescents à partir de différentes études sur la santé des jeunes. Surtout, elle a listé toutes les idées reçues qui se promènent dans la tête des adultes. Exemples :

Penser que tous les adolescents sont en crise, ont tous des pratiques à risque ou des troubles du comportement.

En réalité, entre 10 et 20 ans, il y a pluralité des comportements et des groupes. Si on voit effectivement des augmentations de consommation de produits (drogue, alcool) ou d’état de dépression, l’adolescence est surtout une grande période d’évolution liée à l’apparition de la différenciation sexuelle. Les adultes ont tendance à ne voir que la période de vulnaribilité mais oublie que c’est également une période de grande potentialité.

Notons que les traumatismes précoces se révèlent à l’adolescence…

D’après les études, les garçons ont plutôt des comportements à risque avec l’alcool, le canabis, la violence et l’absentéisme scolaire alors qu’on observe chez les filles des états de depression, des troubles fonctionnels ou des tentatives de suicide. Aujourd’hui, les filles pour s’identifier ont tendance à copier les comportements des garçons sur les phénomènes de violence, violence qui fait la une des médias…

Les jeunes vont de pire en pire…

On observe depuis plusieurs générations une stabilité des comportements selon les filles et les garçons. Mais, il semble que le seuil de tolérance des adultes s’est déplacé : tout comportement d’un adolescent devient insupportable. « On leur demande d’être parfaits alors que leurs parents ne le sont pas« 

A l’adolescence, on pense que les parents doivent se retirer alors que cette période de construction nécessite une présence discrète mais ferme des adultes. Interdire, c’est parfois les aider ! L’école se révèle un lieu emblématique : on constate aujourd’hui un vide de référents !

Sylvie Octobre, statisticienne au département des études, de la prospective et des statistiques du Ministère de la Culture est l’auteur d’une enquête remarquable sur les loisirs culturels des 6-14 ans.

A ce titre, elle est une observatrice des pratiques actuelles des jeunes. Les jeunes sont des « digital natives » selon le concept du sociologue américain Marc Prensky. L’expression NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et la communication) n’a aucun sens pour eux ! Ils sont comme la génération du téléphone et de la télévision, ils sont nés avec. Nous, nous sommes des migrants ! Et ramons…parfois…

Taux de connexions de 10-25 ans : environ 13 heures / semaines. Avec une très grosse difficulté pour les statiticiens : identifier ce qu’ils font sur Internet car ils font plusieurs choses simultanément.

Mais surtout, ils communiquent !

Dire qu’ils ne passent plus que leur vie que Internet est une idée reçue que ne confirme aucune enquête. Les médias tradionnels comme la TV et la radio (avec une offre ciblée) résistent très bien… Les ados sont aussi grands consommateurs de musique enregistrée. C’est une génération de grands utilisateurs d’équipements culturels (Bibliothèques, musées…) mais la médiation culturelle pédagogique les rébutent en grandissant (surtout pour les musées). Les bibliothécaires ont réussi, en mélangeant les services, les supports et les collections, à les retenir davantage… Youpi !!!

Internet n’est pas responsable de la baisse générale de la lecture : ce phénomène s’observe depuis plusieurs générations… On a du mal à évaluer la lecture sur écran !

Elle dégage trois lignes de mutations importantes :

1) sur leur rapport au temps : ils sont multi-actifs, le temps est pluriel ;

2) sur leur rapport aux objets : les objets culturels (CD, DVD, Livres…) ont explosés en nombre. De nouvelles grilles de légitimation sont en oeuvre. Dans le rapport produit-créateur-médiateur, ce sont surtout l’image des deux derniers qui a évoluée. Les wikis remettent en cause la notion du créateur omniscient en valorisant une création coopérative. Les médiateurs traditionnellement statutaires comme les instituteurs ou les bibliothécaires sont concurrencés par de nouveaux, légitimés par Internet.

3) l’importance de la fonction identitaire des réseaux : les blousons noirs sont-ils sur Facebook ?

Enfin, Claude Richez, directeur de rechercheà l’Institut National de la Jeunesse et de l’Education populaire (INJEP) remarque que les 11-15 ans sont un peu les oubliés des politiques publiques. Une disparité existe entre les villes riches et les villes « pauvres », entre celles qui peuvent gérer de manière globale des politiques de la jeunesse et celles qui n’ont que les aides de l’état trop ciblées !

Retrouvez les diaporamas de Marie Choquet et Sylvie Octobre en cliquant sur leurs noms.

Voir aussi : Approche générationnelle des pratiques culturelles et médiatiques d’Olivier Donnat