En débat : Bibliothécaire : un métier de service public (texte proposé à la discussion)

Faute de temps, ce texte n’a pu être soumis à l’appréciation des adhérents lors de l’AG de notre association. Il a été rédigé lors du séminaire de Nancy en janvier 2009 par les membres du Conseil National de l’ABF :

Bibliothécaire : un métier de service public

Texte proposé à la discussion

 

Quelque soit leur statut, qu’ils travaillent en milieu urbain ou rural, au sein d’une université, d’un grand établissement, d’un service de santé ou d’une entreprise, les bibliothécaires exercent un métier de service public. Ils remplissent une mission de médiation, socialement reconnue, entre les collections qu’ils constituent et qu’ils rendent accessibles, les services qu’ils proposent et les différents publics.

Evolution de la profession

 Le métier :

Les bibliothécaires se doivent d’être attentifs aux évolutions de la société dans laquelle ils exercent leur métier et aux transformations nécessaires des établissements dans lesquels ils travaillent. Les équipes des bibliothèques s’enrichissent en accueillant de nouveaux professionnels : informaticiens, animateurs, médiateurs, spécialistes de l’administration et de l’action culturelle. Notre association récuse le corporatisme.

Pour étendre leurs horaires d’ouverture et diversifier leurs services, beaucoup de bibliothèques recrutent et forment des vacataires : tout en demeurant vigilants sur la nécessaire professionnalisation des établissements et sur les garanties statutaires qui l’accompagnent, les bibliothécaires réunis au sein de l’ABF considèrent de leur responsabilité d’accueillir et de former vacataires et stagiaires.

L’ABF souhaite encourager des formes de management participatif au sein des établissements qui privilégient la concertation et le partage des compétences de chacun.

A travers la réforme de sa formation d’auxiliaire de bibliothèque, l’ABF veut donner une image renouvelée du métier de bibliothécaire. Dans cette perspective, notre association réaffirme que la formation continue constitue pour chaque bibliothécaire une obligation essentielle dans nos règles déontologiques.

 

Le bibliothécaire et les publics :

Un nombre croissant d’usagers des bibliothèques leur adresse une demande de service public qui dépasse leurs missions traditionnelles. Il est essentiel de prêter attention à ces demandes :

renseignements de type social, accompagnement dans la recherche d’emploi, demande d’autoformation, assistance informatique. Nous devons y répondre en partenariat avec l’ensemble des administrations et des associations compétentes.

L’organisation des espaces à l’intérieur des bâtiments, en particulier des espaces consacrés à l’accueil des publics, doit toujours être pensée en fonction des différents publics accueillis. Les bâtiments et les services des bibliothèques doivent être accueillants pour les personnes handicapées.

Les bibliothécaires ne se réfugient plus derrière un guichet, mais sont largement disponibles, éventuellement repérables par un signe distinctif (badge non nominatif, par exemple) et facilement mobiles à travers les espaces pour accompagner les publics.

Le temps consacré à la présence face aux publics (dans les locaux ou en ligne) constitue un élément essentiel de l’activité des bibliothécaires et ne saurait jamais être inférieur au tiers de leur emploi du temps.

Des bibliothèques accessibles

Par la conjonction de moyens humains pertinents, de la conception des espaces, du développement des services en ligne et de la volonté des bibliothécaires, les bibliothèques françaises doivent être désormais largement ouvertes tout au long de la semaine et de l’année à tous les publics : leurs horaires d’ouverture doivent être augmentés.

Dans cet esprit, nous disons oui à l’ouverture des bibliothèques le dimanche, parce que les bibliothèques sont des institutions culturelles comme les musées, les théâtres, les lieux du spectacle vivant, parce que, à l’expérience, cette ouverture rend les bibliothèques accessibles à des publics nouveaux. Oui à l’ouverture du dimanche, si elle est pertinente dans un lieu donné. Non, à l’idée selon laquelle le dimanche serait, pour ceux qui travaillent ce jour-là, un jour comme un autre. Les compensations proposées doivent être à la hauteur de l’effort demandé aux bibliothécaires.

Nous souhaitons que la future loi sur les bibliothèques l’affirme : le prêt des documents dans les bibliothèques doit être gratuit pour tous. Il s’agit d’un service de base aussi essentiel que l’école. Le partage de la culture et de l’information et le soutien au développement de la lecture sont des causes nationales.

Il faut donc mettre fin aux formalités administratives discriminantes et dissuasives et faire tomber les barrières tarifaires entre communes et entre établissements.

Il faut encourager les bibliothèques qui prêtent leurs documents en nombre illimité.

 

 

 

 

9 réponses à “En débat : Bibliothécaire : un métier de service public (texte proposé à la discussion)

  1. « nous disons oui à l’ouverture des bibliothèques le dimanche » : bouffons sarkozystes !

  2. On peut s’interroger sur la finalité de ce texte : à qui, à quel usage est-il destiné ? Il ressemble plutôt à un catalogue de pratiques qui semblent encouragées par l’association, sans qu’on comprenne forcément pourquoi. Enfin la présence de certains mots en caractères gras change lourdement le sens. On va accueillir stagiaires et vacataires, c’est souligné, à côté la « nécessaire vigilance » sur le professionnalisme et les garanties statutaires parait un détail. On dit oui haut et fort à l’ouverture le dimanche, on murmure que non, le dimanche ne devient pas pour autant un jour comme les autres et que les compensations doivent être à la hauteur. Pour compenser la formulation un peu brutale du commentaire qui précède, je dirais juste qu’en l’état ce texte me parait ambigu voire dangereux.

  3. moi, j’adore !

  4. Bonjour,
    NON à l’ouverture le dimanche ! J’ai une famille et des enfants, je bosse déjà le samedi, quel temps nous restera t il si nous sommes ouverts le dimanche ? Quid de la vie de famille ?
    Considérez que nos métiers relèvent d’une importance telle que cela justifie d’ouvrir le dimanche est d’une prétention sans bornes ! Ensuite nous pourrions ouvrir la nuit en faisant les 3×8 ? Non faut arrêter !
    Sinon 100% ok avec tout le reste.

  5. « Ensuite nous pourrions ouvrir la nuit en faisant les 3×8 ? » Vous ne croyez pas si bien dire : le credo d’une bib de la région parisienne est : « La médiathèque 24h/24 ». Authentique sur papelard !

  6. Ne croyez pas si bien dire : il y a quelques jours la direction de la Médiathèque de Poitiers a annoncé à son personnel que la Mairie soutenait leur projet : ouvrir une nouvelle bibliothèque « automatisée » qui serait ouverte 7 jours/7 et 24h/24…
    Le comble, c’est que cela fait 2 ans qu’on nous soutient l’idée que la médiation sera l’avenir des bibliothèques (ce pourquoi nous sommes tous engagés par ailleurs) et que le Service public est avant tout une question d’ « accueil »… D’accord, mais je ne vois pas comment un agent – par ailleurs mal payé – peut faire correctement son travail si on l’oblige à travailler le dimanche ou la nuit contre sa volonté… et surtout face à un public désoeuvré , voire aviné, car – on le sait – c’est surtout les âmes errantes qui côtoient les établissements publics quand ils sont ouverts à des heures improbables et non les gens qui recherchent un accès à l’information et à la connaissance. Nous sommes consciemment en train de nous mettre une balle dans le pied… et cela, on nous l’annonce fièrement comme un « progrès ». Et oui, la bêtise n’épargne pas le monde des bibliothèque !

  7. Ne croyez pas si bien dire : il y a quelques jours la direction de la Médiathèque de Poitiers a annoncé à son personnel que la Mairie soutenait leur projet : ouvrir une nouvelle bibliothèque « automatisée » qui serait ouverte 7 jours/7 et 24h/24…
    Le comble, c’est que cela fait 2 ans qu’on nous soutient l’idée que la « médiation » sera l’avenir des bibliothèques (ce pourquoi nous sommes tous engagés par ailleurs) et que le Service public est avant tout une question d’ « accueil »… D’accord, mais je ne vois pas comment un agent – par ailleurs mal payé – peut faire correctement son travail si on l’oblige à travailler le dimanche ou la nuit contre sa volonté… et surtout face à un public désoeuvré , voire aviné, car – on le sait – c’est surtout les âmes errantes qui côtoient les établissements publics quand ils sont ouverts à des heures improbables et non les gens qui recherchent un accès à l’information et à la connaissance.
    Nous sommes donc consciemment en train de nous mettre une balle dans le pied… et cela, on nous l’annonce fièrement comme un « progrès ». Et oui, la bêtise n’épargne pas non plus le monde des bibliothèques ! Dommage, j’avais cru pouvoir l’éviter en choisissant ce métier.

  8. bonjour
    avant de vouloir faire travailler les bibliothecaires et les assistants le dimanche,il faudrait deja les faire travailler de l ouverture a la fermeture de la bibliotheque, meme si cette fermeture est tardive, pour ne pas dire 21 ou 22h, et ce meme dans les BU.
    Ouverture des bibliotheques le dimanche, des categories B et A presents de 9H00 a 17H00 et ce sont les categories C qui font l ouverture de 8h30 et reste tard ,voire tres tard le soir pour assurer les fermetures pendant que les categories A et B recoltent les lauriers en passant leurs soirees à s’amuser.
    Tres peu pour moi.

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