Sleeveface

sleeveface abf 2012

La suite sur l’album Picasa.

 

Merci à tous les participants  !

Et au groupe Ile de France de l’ABF pour l’organisation !

Rencontre Les bibliothèques et les ressources numériques par la Société Vodéclic

Cette rencontre avait pour objectif de présenter les résultats de l’enquête menée auprès des bibliothèques sur les ressources numériques par la société Vodéclic fin 2011.

Pour obtenir l’enquête complète, c’est ici

Atelier 4, Intercommunalité, un atout pour la lecture publique ?

CR rédigé par Joëlle Muller

Animateur : Dominique Lahary

Introduction : D. Lahary

Compétence sur les équipements, facultative, exclusive. Avec des missions transversales ou pas.

Un lego à monter soi-même car il y a une libre définition de l’intérêt communautaire.

Le transfert, total ou partiel avec fusion ou non des organigrammes. Mise en réseau ou pas (SIGB commun, carte unique, navette, animation). On intègre une autre collectivité, il y a des cultures locales qu’on arrive à mélanger ou pas.

L’intercommunalité : la question qui fâche

Des établissements de niveaux très différents à dépasser par la programmation.

Les questions à débattre

–       Souhait d’un échange de savoir sur l’impact de la réforme territoriale.

–       Notion de Métropoles

–       Comment mieux impacter le service dans d’autres secteurs de l’action publique

–       Valeur ajoutée dans les BDP

–       Rapprochement réseaux interco/BDP

–       Mise à niveau et levier d’innovation

–       Elaborer une Poldoc en réseau

–       Site web interactif

Débats

–       Les aspects structurels. La région va t-elle prendre le pouvoir sur le département ? La notion de Métropole pourrait exister sans continuité territoriale, exemple : Nantes, Brest, Rennes). Les représentants de la communauté pourraient être élus. L’interco se construit par en haut. Nous avons peu d’influence sur le processus.

–       Même sans être dans une interco, on peut travailler avec un autre réseau par le biais de convention (ex : les Ullis)

–       En général on s’harmonise par le haut. Ce ne fut pas le cas à Puteaux et Courbevoix. Le premier frein est politique, le deuxième est financier, le troisième est managérial (il faut du temps).

–       Faire l’état des lieux des mobilités des usagers/des agents. Harmoniser les tarifs d’inscription, le règlement de prêt. Harmoniser les conditions de vie des personnels. S’adapter au changement de taille et à l’éloignement du pouvoir. Parallèlement, on observe une augmentation du poids relatif de la lecture publique dans la collectivité.

–       Il y a peu de formalisation des politiques publiques de la lecture. Mais en même temps, les bibliothèques sont souvent les faire valoir de l’intérêt de l’interco pour les habitants.

–       Sur la politique documentaire : Plaine-Commune. Dès 2010, formation de tout le personnel à la poldoc. Acquisitions concertées en grand nombre pour certains documents, répartition de certains titres dans quelques bibliothèques, réserve mutualisée prévue en septembre 2012. Répartition de certains fonds dans certaines villes : exemple sur les livres en langues étrangères. La navette est un instrument indispensable d’un réseau.

–       Le lien avec les BDP : Les BDP peuvent être utiles pour la mutualisation des acquisitions/diffusion des ressources numériques pour des territoires ne comportant que des petites villes.

Atelier 3, Evaluer les activités et les services des bibliothèques

CR rédigé par Joëlle Muller

Synthèse des travaux des deux rencontres du jeudi (pas de slides)

Modérateurs : Christophe Evans (BPI), Marianne Cantau (Maire-adj. Des Mureaux), Anita Beldiman-Moore, Anne Verneuil (BM Anzein)

 Christophe Evans

L’évaluation n’a pas toujours bonne presse. Peur d’une remise en cause et d’un jugement sur le travail. Il ne peut pas y avoir de politique publique sans évaluation. Evaluer ce n’est pas forcement produire des chiffres mais c’est toujours produire du sens.

Evaluation au niveau des bibliothèques de lecture publique

Pour qui, pourquoi, comment.

– Pour qui : les élus, la hiérarchie, le personnel, les partenaires.

– Pourquoi : ce sont souvent des évaluations institutionnelles avec des indicateurs classiques et reproductifs. On se rend compte que les bibliothèques sont des services qui ont une longue pratique d’évaluation par rapport aux autres services des collectivités. Pourquoi c’est aussi pour permettre d’éliminer, de connaître les résultats de certaines activités (animations, partenariats) afin d’améliorer ou d’éliminer certaines activités. Cela sert aussi à évoluer. Mutualiser certaines tâches (exemple : les sitothèques).

– Comment : les évaluations sont généralement honnêtes mais pas forcément objectives car on fait attention aux commanditaires, on n’a pas toujours les compétences pour faire une évaluation  correcte. On peut craindre les réactions des décideurs.

Savoir travailler avec les autres services pour accéder à certaines informations sur la population, les scolaires… Il est important de ne pas s’arrêter uniquement aux outils traditionnels d’évaluation.  Exemple : compter le nombre de sandwichs consommés par les usagers à l’heure du midi, compter les collections déplacées, repérer les déplacements. Dans ces cas-là, l’évaluation est de l’observation. Concernant l’organisation des services, le comptage des temps consacrés à chaque activité en interne permet de faire des choix, de réorganiser le circuit du travail, de mutualiser certaines activités. Evaluer les animations afin de mesurer leurs impacts et vérifier leur adéquation avec leurs objectifs. Ce qui veut dire que pour évaluer il est nécessaire, en amont, de fixer des objectifs. Ne pas hésiter à se remettre en question et parfois, revoir ses choix.

Evaluation au niveau des BU

L’évaluation des BU est quelque chose d’institualisé avec l’ESGBU et les enquêtes internationales de type LibQUAL+ (enquête de qualité de service du point de vue des usagers). L’avantage de LibQUAL+ de pouvoir se positionner dans un panorama international. Cette enquête mesure les écarts entre un niveau minimum acceptable et un niveau maximal désiré de service. Les bibliothèques peuvent aussi réaliser des enquêtes de types qualitatives : tables rondes avec des usagers, enquête de type qualitative.

Ces outils peuvent avoir des champs d’application très différents selon les établissements, on peut les reproduire et observer les évolutions ou les utiliser ponctuellement. La fonction évaluation n’est pas forcément actée dans les organigrammes.

Regard d’une élue (Les Mureaux)

La meilleure évaluation est une évaluation partagée. Présentation de la ville des Mureaux.

En 2001, réflexion sur l’avenir de la Médiathèque. Une structure énorme avec un grand hall vide et ensuite une médiathèque chaleureuse, vivante. L’idée était de donner un usage à ce grand hall. La médiathèque a été installée dans des préfabriqués pendant les 18 mois  des travaux de réaménagement. L’équipement est devenu un véritable lieu de vie, salle de spectacle, accueil « accueillant » avec un café, élargissement des horaires et ouverture le dimanche (avec une partie en vacataires étudiants). Il a fallu passer du temps avec le personnel pour faire évoluer les pratiques de travail et arriver à cette Médiathèque lieu de vie.

Débat

– Revoir la notion de public, non-public. Parler de quel est l’usage que fait la population de la médiathèque cela inclus ceux qui viennent et ceux qui ne viennent pas.

– Sortir du cadre, innover pour attirer le public. Exemples : des clips vidéos réalisés par les lecteurs sur leur vision de la bibliothèque, distribuer des écharpes aux couleurs du club de football à l’entrée de la bibliothèque…

– Restituer les résultats des évaluations auprès des usagers. Exemple du SCD du Havre avec la restitution des résultats de l’enquête LibQUAL : un livret et des posters sur les portes d’entrée de la BU.

Session 5, Politiques publiques et rigueur budgétaire dans le contexte de crise économique

CR rédigé par Joëlle Muller

Modérateur : André-Pierre Syren, dir. Des bibliothèques de Metz

Philippe Laurent, président de la fédération nationale des collectivités pour la culture (FFCC) mais aussi maire de Sceaux (pas de slides).

La FFCC est une ssociation qui regroupe un grand nombre de directeurs de la culture des collectivités territoriales.

Il y a des craintes d’un désengagement des collectivités territoriales dans le domaine des investissements pour les actions culturelles compte tenu du contexte économique. Il ne le croit pas.

Attentes de la future architecture des collectivités territoriales qui devraient être annoncée en octobre.

L’explosion du numérique n’a pas fait baisser la fréquentation de la bibliothèque.
Passer de la gestion à un projet politique culturel orienté vers la lecture (sous toutes ses formes).

Quels sont les liens qui peuvent exister entre toutes les bibliothèques ou centre de doc. de la commune et également avec les librairies locales.

La mutualisation ne fait pas forcément baisser les coûts car l’éloignement créé des baisses d’efficacité. En revanche, les échanges entre professionnels peut être très productif.

Christophe Pérales, dir. Des bibliothèques de l’université Versailles-Saint-Quentin en Yvelines (pas de slides)

Bref historique du statut des BU. Les bibliothèques universitaires étaient autonomes par rapport à leur université et étaient sous la tutelle directe du Ministère. La loi d’autonomie des Universités de 2007 a rattaché plus fortement les BU à leur université. Les questions concernant les BU sont rarement considérées comme centrales par rapport au comité de direction des universités. Les directeurs de BU font rarement partis du comité de direction de l’université.

Les deux axes sur lesquels travaillent les BU sont les formations des étudiants sur toutes leurs formes et l’axe de la recherche avec un décloisonnement des données afin qu’elles puissent être sur le web et interrogeables par les moteurs de recherche. Développer des solutions de type Web des données. La tendance des publications scientifiques actuelles est de mettre en fin d’article la boîte des données.

La BU est trop souvent considéré comme une fonction support, un lieu d’accueil des étudiants d’où la difficulté d’obtenir des crédits suffisants. Ce n’est pas un élément clé des études.

Bien sûr il y a le numérique mais il faut réfléchir et ne pas se lancer tête baissée dans toutes les nouveautés. Exemple : le e-learning, cela coûte très cher et dans le domaine de la formation initiale cela ne marche pas. Il y a peut-être la crise mais il y a aussi du gaspillage de fonds publics. Attention à ne voir que le Learning Center et pas le projet pédagogique qu’il y a derrière.

Session 4 – Faut il encore des bibliothèques ? Exemples d’ailleurs

CR rédigé par Sabine Noël

Modératrice Annick Guinery, directrice des bibliothèques de Choisy-le-Roi

Intervenants : Suzanne Payette, directrice bibliothèque de Brossard Georgette-Lepage au Québec ; Maud Stephan, bibliothécaire professeur à l’Université libanaise ; Tony Durcan, directeur de la culture et des bibliothèques au Conseil municipal de Newcastle ; Chantal Stanescu, directrice adjointe de la bibliothèque centrale de la région Bruxelles-Capitale.

Quatre points de vue étrangers sur la question de la nécessité des bibliothèques.

Tony Durcan expose la situation des bibliothèques publiques en Angleterre qui vivent des moments difficiles mais ne sont pas à terre.

La priorité politique actuelle est de réduire les dépenses publiques et les réductions budgétaires que subissent les bibliothèques sont  importantes.

Tony Durcan détaille dans sa présentation ces réductions et indique que de plus en plus de bénévoles sont associés au fonctionnement des bibliothèques.

L’important réseau de bibliothèques reste toutefois très fréquenté, de nombreux prêts y sont réalisés. Il faut s’employer à convaincre les responsables politiques de l’importance des bibliothèques, institutions particulièrement nécessaires en ces temps de crise, et montrer tout le soutien qu’elles peuvent apporter à l’économie locale (Work club, aide à la rédaction de CV et de lettre de motivation, accès gratuit internet, centre pour les entrepreneurs et les créateurs d’entreprises, relais des pôles emploi). Ce sont aussi des lieux de lutte contre les inégalités sociales, des lieux d’intégration, des lieux de rencontre intergénérationnelle. Elles sont encore des lieux d’éducation, aidant les publics à acquérir de bonnes compétences en matière de lecture, proposant des ateliers d’écriture, formant à la recherche d’information. ; elles s’inscrivent aussi comme des lieux de culture relayant tout types de manifestations (le jubilé de la reine, les concerts, les performances théâtrales, etc.). Toute opportunité de faire la promotion de la bibliothèque est utilisée (et particulièrement les apparitions de la Reine).

Chantal Stanescu, introduit son sujet en rappelant que la Belgique a vécu dix-huit mois sans gouvernement. Puis elle présente le décret qui encadre maintenant l’action des bibliothèques  et le développement des pratiques de lecture.  Ce décret est à la fois une déclaration d’intention politique et un cadre d’action pour tous : il décrit des objectifs communs qui permettent aux bibliothèques de développer une politique dans la fédération. Wallonie-Bruxelles. Cette loi induit de nouvelles façons de travailler : les projets des bibliothèques publiques ne sont plus construits annuellement mais sur le long terme. Elles doivent prendre en compte les attentes de la population et des collectivités dans un esprit d’éducation permanente et d’émancipation culturelle et sociale. Un financement stable est assuré aux bibliothèques pour leur permettre de rémunérer les personnels. Chantal Stanescu n’est pas inquiète sur l’avenir des bibliothèques de Belgique qui occupent le devant de la scène dans les champs de l’éducation et de l’instruction. La Belgique a déclaré par décret que les bibliothèques sont indispensables.

Maud Stephan s’interroge sur la capacité des bibliothèques à répondre à l’attente des jeunes dans les pays arabes.

Dans ces pays, la lecture connaît des problèmes structurels : les pratiques de lecture sont récentes et assez faibles, peu de titres sont publiés en peu d’exemplaires, les ouvrages sont mal diffusés, le livre est cher, la télévision s’est diffusée avant l’ancrage de la lecture. Les jeunes passent beaucoup de temps devant la télévision ou Internet et perdent vite la pratique de la lecture.

Maud Stephan présente une enquête sur les pratiques culturelles des étudiants libanais qui révèle que 94% des étudiants utilisent Internet et y passent beaucoup de temps pour y faire des recherches d’information plus que pour communiquer. Les recherches portent essentiellement sur les sciences, la religion, la politique. Cet intérêt pour les questions politique n’est pas étonnant dans des pays qui vivent de nombreux conflits. Les révoltes arabes ont renforcé l’usage d’Internet.

Quels contenus trouve-t-on en arabe sur Internet ? L’arabe est surtout utilisé dans les blogs et les réseaux sociaux. Les ressources informationnelles fiables, en langue arabe, sont pauvres. On ne dénombre qu’une seule base de donnée scientifique, qu’une seule base de livres électroniques, peu de périodiques électroniques dans les domaines scientifiques. Une seule université offre des ressources électroniques libres en langue arabe. Les bibliothèques numériques relèvent d’initiatives très dispersées. On y trouve essentiellement des livres du patrimoine littéraires et religieux, ces bibliothèques ne sont pas connues, mal répertoriées, les livres qui y sont proposés sont de mauvaise qualité. Il n’y a pas de collection cohérente et structurée, à l’exception du Digital Assets Repository développé par la bibliothèque d’Alexandrie, de la bibliothèque numérique marocaine et de la bibliothèque électronique Alwaraq.

Les sites des institutions culturelles, des bibliothèques arabes sont peu fréquentés. Ces sites sont souvent vieillis, statiques, ils exploitent peu les possibilités du numériques.

Il existe des sites intéressants, construits par des jeunes, mêlant diverses formes d’expression, le dessin, les caricatures, … mais ils sont peu repérés ou valorisés.

Quelques associations ou projets privés s’intéressent  à  la conservation et numérisation du patrimoine moderne, des photos, des musiques, etc. mais rien ne les fédère, ils ne sont pas soutenus par l’Etat, ils peuvent au mieux prétendre à des aides ponctuelles fournies par des programmes européens

Il n’y a pas non plus de politique publique pour soutenir les bibliothèques. On trouve des bibliothèques traditionnelles proposant des collections anciennes dans lesquelles les livres religieux et lettrés prédominent. Elles sont fréquentées pas les étudiants comme lieu d’étude. Depuis le début des années 2000 se sont ouvertes des bibliothèques plus animées. On en compte une centaine au Liban, huit  en Jordanie, neuf en Syrie. Elles sont très fréquentées mais réalisent peu de prêts. La plupart de ces bibliothèques proposent des accès Internet, mais elles ne font pas de formation à la recherche, ne proposent pas de sélections de sites. Elles interdisent l’accès aux réseaux sociaux et n’autorisent que la recherche d’information. Elles ne repèrent pas les sites arabes.

Les bibliothèques arabes doivent cibler le public jeune qui a besoin de repère pour se situer dans un monde globalisé, menacé par le chômage, qui risque de perdre ses compétences de lecture et de devenir victimes des TV satellitaires ou des prédicateurs.

Les bibliothèques arabes doivent exploiter les contenus internet , les contenus produits par des jeunes, les contenus scientifiques arabes, et former aux usages de ces ressources. Les bibliothèques arabes doivent devenir de nouveaux espaces publics dans lesquels il est possible de s’informer loin de la famille, de diversifier les sources d’information, de partager le savoir dans un espace convivial, de pratiquer la lecture. Un espace de résistance et de liberté.

Suzanne Payette présente la bibliothèque de Brossard et les structures qui l’entourent : la BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec), l’association des  bibliothèques publiques du Québec (BPQ), les centres régionaux de services aux bibliothèques publiques (CRSBP).

Les bibliothèques mettent principalement l’accent sur l’alphabétisation (imprimée ou numérique), l’éducation, la culture, et l’information.  Elles servent de lieu de « rattrapage » aux jeunes qui n’ont pas terminé leur cursus scolaire, permettent aux nouveaux arrivants de découvrir la culture locale, sont des lieux de rencontre pour tous les citoyens.

Les bibliothécaires assurent de multiples fonctions (catalogage, animation, communication, etc.) qu’il faut mettre en valeur pour faire tomber l’image traditionnelle de vieille dame à chignon. C’est à eux de faire changer la perception que les gens ont de la bibliothèque, de changer la bibliothèque, d’en faire des outils de développement économique et social et de rendre cela réel pour l’homme de la rue.

La bibliothèque est un équipement essentiel et vital pour le citoyen. Elle propose

  • du personnel engagé, compétent, mobile, doté de connaissances technologiques
  • des horaires d’ouverture étendus
  • des espaces inspirants adaptés à toutes clientèles et les usages
  • des collections variées, actuelles, et mises en valeur
  • une présence sur les réseaux sociaux

Elle pousse l’information vers les citoyens et leur transmet l’information municipale

Elle travaille en réseau, adhère à des consortiums, pour enrichir sa connaissance du terrain et rationnaliser  son fonctionnement.

Elle place le citoyen au centre de toutes ses actions

La bibliothèque est alors une valeur ajoutée pour chacun.

Session 3, Faut-il encore des bibliothèques ? (1)

CR rédigé par JoëlleMuller et Sabine Noël

Modérateur : Dominique Lahary

Certains élus, certains présidents d’université ont émis l’idée que maintenant les bibliothèques n’étaient plus nécessaires.

Vera Saboya, coordonnateur du programme de la lecture et de la connaissance, secrétariat d’Etat à la culture de Rio de Janeiro, Brésil.

Présentation du système de la culture et des bibliothèques au Brésil. Pour les jeunes, ils passent par l’expression artistique, créative avant d’aller vers le livre. Beaucoup d’enfants ne sont pas scolarisés mais ils vont dans les bibliothèques. Depuis 2010, des bibliothèques-Parc (troisième lieu) sont installées dans les favelas. Quels types de livre mettre dans ces bibliothèques. Cela vaut la peine de mettre de la littérature même si les usagers sont presque tous illettrés. Des activités artistiques sont programmées : atelier théâtre, laboratoire d’écrits numériques et de montage audiovisuel, laboratoire Mémoire et territoire, laboratoire de développement et de formation continue.

Ces équipements s’insèrent dans une démarche de politique publique : aller au milieu de la cité pour y mettre de la culture, accéder au livre, à l’expression artistique, esthétique.

Sur le plan politique, l’objectif est de permettre aux personnes de retrouver l’estime de soi. Mettre au centre de la Favella un lieu pour la rencontre pacifique. Recréer une place du village, une agora.

Elle trouve des points communs avec les activités de la bibliothèque de Montreuil vers les publics non-francophones ou en difficultés scolaires.

Projet défi. Beaucoup d’avis négatifs au départ. Ça ne sert à rien.

Débat sur le type de livre à proposer dans ces bibliothèques. Est-ce que ça a du sens de proposer de la littérature à des gens analphabètes sans bagage culturel adapté à la lecture. Avoir un livre de Le Corbusier pour des gens qui travaillent dans le BTP ça fait quelque chose.

Projet de construction d’un réseau de bibliothèques. Ces bibliothèques sont financées en parti avec des fonds d’Etat et en partie avec des fonds privés, des ONG…

Le gouvernement brésilien a un programme de développent de bibliothèque. Ces bibliothèques offriront des collections et feront le pari de la culture populaire, bibliothèque : lieu de production d’une culture populaire. Le public va produire cette culture.

La bibliothèque de Manguinios, un quartier difficile de Rio, ou la police n’entre plus, 100 000 habitants. Débat professionnel autour des livres proposés. Platon, Aristote, Harry Potter ? Faut il proposer ces titres et auteurs ou non ?

Les agents qui travaillent dans ces bibliothèques de quartier sont pour la plupart des habitants du quartier, des étudiants du quartier, le critère de choix principal a été quel est votre « rêve », que souhaitez-vous faire dans cette bibliothèque. Ces personnes sont formées à postériori à la bibliothéconomie. Ils savent repérer les drogués et les orienter vers l’hôpital.

Enthousiasme culturel des gens qui habitent au Brésil. Les Brésilien naissent en sachant danser et chanter. Ils sont plus formés par la télévision que par l’école. La bibliothèque s’inscrit là dedans. Le choix culturel réalisé par ces personnes est exigeant.

Quelques professionnels pilotent, les agents d’accueil sont des gens du quartier.

Odile Grandet, chef de projet bibliothèque de campus Condorcet (slides)

Un nouveau campus de bibliothèque de Recherche dont l’ouverture est prévu en 2016. Il est piloté par un PRES sciences humaines et sociales qui regroupe plusieurs universités et une centaine de laboratoires de recherche de Paris et sa région. Coût prévu 600 millions €. 17000 m2 de surface utile. Sur le territoire de Plaine-Commune. Accessible aux étudiants à partir du niveau master et aux chercheurs. C’est un véritable quartier universitaire qui va voir le jour.

Les bibliothèques jouent un rôle important en terme de choix, de légitimation des contenus. C’est également un espace pour le dialogue.

Véronique Balbo-Bonneval, Directrice de la culture et du patrimoine, Communauté d’agglomération Saint-Quentin-en-Yvelines (pas de slides)

Le projet de St Quentin est au croisement de deux volontés, celle de la ville, celle des directeurs des affaires culturelles d’aller au-delà du spectacle vivant. Développement d’un projet culturel au-delà de l’aspect artistique et au service d’un projet de société. Le principal outil est les Médiathèques.

Nous sommes dans une société du temps libre (le temps de travail a diminué, le temps de vie s’est allongé), de la connaissance, moins verticale qu’auparavant, plus transversale, une société émotionnelle avec moins de temps consacré à la pensée, de la prégnance du numérique, disparition des espaces publics (rue, marché), on ne sait plus comment s’adresser à près de 25% de la population (ouvriers, employés, chômeurs). Pour toutes ces raisons, les bibliothèques ont encore un sens et un rôle à jouer.

Les bibliothèques ont un rôle important à jouer envers les nouveaux entrants et également vis à vis des décrocheurs. Ce sont également des lieux de vie, des lieux publics, des lieux de rencontre. Faire attention aux horaires d’ouverture et aux rythmes sociaux. Il faut être accessible aux moments de liberté des populations.

En avant première mondiale voici les photos du sleeface 1ère journée

à découvrir en suivant ce lien:

https://picasaweb.google.com/s/c/bin/slideshow.swf

Session 2, Comment associer les publics à la définition des services, à la mise en place des politiques

CR rédigé par Joëlle Muller

Modérateur Jean-Marie Barbiche CA de l’ADBU, dir. Ecole Centrale de Paris

Dominique Tabah Conservateur des bibliothèques (pas de slides)

Avant on parlait de l’offre et de la demande. C’est la question du rapport d’analyse entre les besoins exprimés par les usagers et les évolutions de l’offre des bibliothèques. Comment fait-on pour les associer à la co-construction des services.

Exemple avec les adolescents :

  • Création d’un club de lecture, échange sur leurs lectures, ils participent aux suggestions d’acquisitions.
  • Stagiaires collégiens. Avant de faire leur stage, ils doivent faire une enquête dans leur classe sur ceux qui viennent ou non à la bibliothèque et pour quelles raisons.
  • Portraits des adolescents de Montreuil

En fait il s’agit essentiellement de la prise en compte de certaines des demandes des usagers.

Anita Beldiman-Moore responsable du marketing Bibliothèque de Sciences Po

Depuis 2005, la bibliothèque utilise une multitude d’outils pour permettre de connaître les besoins du public : enquête sur les usages et les pratiques depuis 2005, semaine test sur les questions aux accueils depuis 2007, semaines test sur la consultation des documents en salle depuis 2007, LibQUAL+ depuis 2009, Focus group depuis 2010, entretiens avec les chercheurs depuis 2010.

Les résultats : l’élargissement horaire et les solutions d’impression

Xavier Galaup Médiathèque départementale du Haut-Rhin (slides : http://www.slideshare.net/xgalaup )

Co-création de contenus avec les usagers

L’arrivée des ressources numériques en ligne implique une évolution vers des services plus personnalisés et la co-création de contenus.

Voir les slides sur les différents exemples de co-créaction d’actions culturelles.

Un exemple intéressant de co-création de contenus numériques : le wiki de Brest.

Tout cela a une influence sur l’évolution des métiers et des compétences, une importance accrue des compétences relationnelles, une maîtrise des compétences en veille, la gestion de projets, savoir mettre en place des partenariats. Importance de l’autoformation et du partage en interne.

Session 1, les bibliothèques dans les politiques publiques

CR rédigé par Joëlle Muller

Modérateur : Dominique Lahary, président du groupe ABF Paris

En amont, intervention de Mme Voynet (intervention prévue le matin), maire de Montreuil.

Chacun essaie d’imaginer sa ville sans bibliothèques. Ce sont parfois les seuls lieux culturels et sociaux de certains quartiers.

Lieux dédiés aux livres, utilisés par des publics très différents et parfois très éloignés du livre. Montreuil a souvent fait preuve d’audace dans les différentes actions en faveur du livre mais aussi la musique, la lecture à voix haute…  Montreuil est aussi une ville où il y a beaucoup de bibliothèques. Des actions importantes en faveur de la lecture jeunesse ont été également réalisées.

De nombreuses autres activités culturelles s’y déroulent : spectacles vivants, musique…

Dominique Arot, Doyen de l’inspection générale des bibliothèques

Le contexte : remise en cause de l’institution-bibliothèque par le numérique et ses usages, la décentralisation, l’émiettement des institutions et des tutelles, la crise des moyens, une alternance politique.

Des politiques plurielles impulsées par l’Etat, des priorités ministérielles et des politiques locales qu’elles soient régionales, départementales ou communales.

Des politiques implicites, il n’y a pas besoin d’en parler.

Concurrence du numérique, manque de cohérence ou contradictions entre les initiatives liées aux bibliothèques. D’où une dispersion des moyens.

Un secteur de l’action publique peu visible, dispersé, avec une forte expression des professionnels et une faible expression des usagers.

Rappel des objectifs généraux des bibliothèques : contribuer à la formation, soutenir la recherche, développer la lecture, lutter contre l’échec scolaire, favoriser la citoyenneté, conserver et valoriser le patrimoine, participer à la diffusion de l’action culturelle.

Une évaluation insuffisante.

Jacques Marsaud, Directeur général de la communauté d’agglomération Plaine-Commune depuis 2000.

Les bibliothèques sont entrées dans le périmètre de la Communauté d’agglomération en 2005. Environ 350000 habitants, + 50000 habitants depuis 2000. 130000 emplois mais aussi 25000 demandeurs d’emplois et 15000 Rmistes. Beaucoup de logements sociaux. Un écart importants entre les emplois du territoire et les compétences des demandeurs d’emplois. La moitié des ménages n’est pas imposée. Une grande précarité. 40% d’étrangers, 130 nationalités différentes. 60% de moins de 30 ans. 70% de la population n’a jamais fréquenté un collège d’enseignement général.

Les petits équipements conviviaux ont été privilégiés. Les résultats ne sont pas au rendez-vous sauf pour les moins de 15 ans (60% des usagers). Equipements trop petits, vieillots avec un équipement informatique en retard.

Plan de développement de la lecture : construire des équipements plus grands, plus modernes. Développer la synergie par la mise en réseau et former les personnels. Développer la présence des technologies de l’information.

Le bilan : un territoire bien maillé (23 équipements, 4 en projets, 3 bibliobus), un usage renforcé. + 30% d’usagers, +40% d’emprunts. Les médiathèques sont devenues des lieux attractifs.

Projets de développement :

Création d’une médiathèque inter-communauté dans la gare.

Développer des services numériques sur place et à distance.

Associer les habitants avec des projets de création numérique.

Isabelle This-Saint Jean (pas de slides), Vice présidente chargée de l’Enseignement supérieur et de la recherche au conseil régional IdF

Les bibliothèques sont les lieux incontournables du soutien à l’enseignement supérieur.

Les bibliothèques universitaires sont des éléments clés de l’enseignement supérieur et de l’action du conseil régional dans ce domaine.

Les moyens de ce soutien : constructions de nouvelles BU (100 millions €), modernisation d’équipements (36 opérations), dispositif d’emplois étudiants (1000 emplois) dans les BU.

Les projets : construction sur le campus Condorcet (Aubervilliers) de la plus grande BU d’Ile de France, créer un prix du livre étudiant.